Suite à la dernière journée de mobilisation du 28 avril, suite au 1er mai, la question de la suite du mouvement contre la loi travail se pose. Plusieurs organisations syndicales sur le plan national, dont la CGT et FO, ont évoqué les notions d'assemblées générales et de reconduction des grèves sans pour autant créer les conditions concrètes de mise en œuvre d'une telle stratégie.
La CNT a pris la décision d'envoyer une adresse publique à l'intersyndicale nationale afin d'exprimer la nécessité actuelle d'engager un véritable rapport de force en engageant la grève dans la durée. Par cette adresse, elle indique également se tenir à disposition pour toute réunion intersyndicale qui évoquerait ces questions à l'ordre du jour. Les enjeux sont aujourd'hui énormes, et les organisations syndicales doivent être à la hauteur de la situation.
Loi travail, négociations Unedic, état d'urgence, destruction des services publics, remise en cause des arrêts maladie par la Cnam, et tant d'autres choses encore constituent un lot sans précédent de remise en cause des conquêtes sociales. Une offensive tout azimut du Medef et de l'Etat visant à imposer une société capitaliste ultralibérale et autoritaire que nous ne pouvons que combattre.
Conscients de la nécessité d'une telle perspective, nous lançons un appel à créer, malgré nos divergences, un front syndical unitaire susceptible de mettre en oeuvre concrètement ce mot d'ordre et cela à tous les niveaux : national, régional, départemental, local et sur les lieux de travail. Cela afin de se donner les moyens, par la solidarité des travailleurs, d'inscrire la grève dans la durée et d'instaurer un véritable rapport de force avec le patronat.
Pourtant il y a la possibilité de s’appuyer sur l’appel à la grève reconductible à la SNCF. La fédération CGT des cheminots a affaiblit la journée interprofessionnelle du 28 avril, en décidant une grève à la SNCF le 26 et en repoussant toute mouvement reconductible au 19 mai, c'est-à-dire à la fin des débats sur la loi Travail à l’Assemblée nationale. Mais maintenant que cette date existe, que plusieurs fédérations de cheminots (CGT, UNSA SUD-Rail, FO,…) disent y appeler, les organisations syndicales interprofessionnelles qui veulent vraiment construire la grève générale nécessaire pour gagner doivent s’en servir comme point d’appui. Dans les prochains jours, notre priorité n’est pas d’aller voir les députés mais d’être avec les collègues, à la SNCF comme ailleurs, pour construire la grève reconductible à compter du 19 !
La menace de blocage économique, ça marche ! Ce midi au rassemblement de l'intersyndicale à la préfecture, le syndicat CGT de l'usine NTN située à Allonnes, banlieue sud du Mans, a annoncé la fin du plus gros conflit du site, par un accord sur les salaires. LA DRH n'a reculé que parce qu'il y avait la prespective d'un blocage de l'usine et donc de la production. Il faut aussi souligner l'implication de travailleurs précaires, selon la CGT.
Il s'agit d'une usine de transmissions automobiles japonaises qui a été créée il y a quelques années comme filiale de Renault Dacia Le Mans, qui est à 50% leur client. 680 salarié-e-s y travaillent dont beaucoup sont précaires, intérimaires. En toile de fond, plane une menace de délocaliser 180 emplois vers la Roumanie.
Les salariés NTN-TE Allonnes, les embauchés et les intérimaires, en lutte depuis lundi 25 avril, après 3 ans de gel du salaire de base, revendiquaient :
-2% d'augmentations générales des salaires,
-Une allocation de 600€,
-Le passage au coefficient supérieur au bout de 6 mois pour les intérimaires,
-l'embauche des intérimaires.
Sur ce dernier point des menaces pèsent encore à l'horizon 2018. La production, le montage, où sont concentrés les intérimaires est toujours menacée de délocalisation. Pour signer la pétion en ligne, rendez vous sur change.org, puis tapez NTN et sélectionner la pétition : Non à la délocalisation du site NTN TE d'Allonnes(72)
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