Démagogie sécuritaire mancelle : les caméras
C’est fait, le PS, avec son allié du Front National (on a ceux qu’on mérite), a voté en séance du conseil municipal du 12 novembre, l’extension du sytème de vidéosurveillance urbain, pour le moment nocturne et qui devient aussi diurne. A coup d’autosatisfaction sans preuves, d’affirmations sans éléments tangibles, de couts réels de fonctionnement dissimulés et de médiatisation de faits divers sordides habilement exploités voire mis en scène , la plus grosse minorité politique élue de la ville s’est donnée le doit d’imposer sa stratégie clientèliste en pleine campagne pour les régionales.
Voyons les pauvres arguments avancés par la minorité sociale-libérale du conseil municipal :
- les caméras sont une arme de dissuasion : rien n’est plus faux ni plus ridicule quand on constate la multiplication des incidents nocturne dans la zone vidéosurveillée dans l’espace public et dans le tramway ; Ni l’implantation des caméras ni la menace de leur utilisation n’empêchent les agressions, souvent associées à l’alcool ou à la drogue, autant qu’à la bêtise de ses auteurs. Pour preuve de cette insuffisance : le récent arrêté d’interdiction d’ouverture des points de ventes dans les épiceries, comme si les addictions ne pouvaient pas s’anticiper par des achats plus tôt, ce qui révèle une absence totale de réflexion sur les usages croissants de stupéfiants et de conduites à risques qui accompagnent très souvent les pulsions violentes.
- Les caméras sont efficaces pour la répression : là encore, personne ne dispose à ce jour du nombre d’interpellations et de condamnations par rapport au nombre de réquisitions pour visionnage effectué par la police nationale. Le fait qu’il y en ait eu quelques unes ne montre pas du tout que cela est la voie privilégiée pour confondre les coupables de vols ou d’agression. La médiatisation de ces cas rares montre bien que la municipalité cache ces données publiques. Enfin, il est clair que les malfaiteurs ne sont pas tous stupides et certains savent identifier les angles morts de ces caméras pour agir tranquillement. Et, il est très facile de dissimuler son visage et de changer de vêtements. Il faut vraiment ne pas faire attention pour se faire pincer, ce que tout le monde a bien compris, sauf les élus de droite socialistes, « ripoublicains » et frontistes.
- Les faits divers indiquent une dégradation : En pleine montée des délires sécuritaires électoraux, l’élu à la sécurité clame l’urgence de ces mesures avec un aplomb mensonger sans failles, s’appuyant en cela sur les rubriques nauséabondes régulièrement valorisées dans une presse quotidienne régionale en recherche de lecteurs amateurs de sensations. Les vérités sont soigneusement sélectionnées pour servir ces intérêts, y compris économiques (il ya un marché juteux de l’installation de ces systèmes, curieusement soutenu par l’insistance des préfectures…) Ainsi, nul ne veut s’interroger sur l’inaction des forces de police, présentes à quelques mètres de certains de ces incidents ou de trafics à ciel ouvert, que tous les riverains ou habitués des lieux connaissent. La coopération renforcée de la municipalité avec la direction départementale de la sécurité publique induit-elle de justifier par les faits les revendications corporatistes et autoritaristes des syndicats de police ? Manifestement, plusieurs témoignages concordent pour dénoncer le peu d’entrain policier à intervenir en flagrant délit quand cela est possible, non pas en formation de commandos mais pour calmer le jeu dans un premier temps. Ou alors il est peut-être préférable de fermer les yeux pour ensuite pouvoir réclamer plus de moyens…Ou alors il est opportun et tellement facile d'exploiter l'imaginaire du sentiment d'insécurité à quelques semaines d'élections mal engagées. Tant pis pour les victimes.
Quelles solutions alternatives ? l’ilotage par des agents non armés et formés aux interventions physiques pour séparer et empêcher les agressions, à défaut demander l’aide des forces de police, est une piste sérieuse, puisque la police ne veut pas se mêler de ces « basses-œuvres »… L’ilotage, cela signifie une présence régulière d’agents discrêts et connus qui interviennent si nécessaire, et que les habitués peuvent solliciter en toute confiance s’ils constatent un délit ou un crime. Mais surtout, il faudrait prendre la mesure de l’augmentation des pratiques addictives en ville ; Ces mêmes agents pourraient également avoir un rôle de prévention en informant et en dissuadant des abus en tout genre, en coopérant pour le coup avec les associations de lutte contre les toxicomanies ou des médecins de santé publique. Une autre politique que la démagogie de droite municipale.