Sarkozy nous refait le coup de la lecture obligatoire, jeudi 22 octobre, de la lettre de Guy Moquet. Le pouvoir, depuis toujours l'ami des contestataires et des résistants, c'est bien connu,  s'offre une petite séance  de manipulation médiatique tout en renforçant la repression brutale contre tout ce qui ressemble à un mouvement de protestation.

Les évènements récents de Poitiers - une foule pacifique mise en joue avec des dizaines de flash balls, arrestation ciblée de syndicalistes (notamment de la CNT ou de SUD), militants obligés de rester plusieurs heures face contre terre et mains derrière la tête, poursuites pénales  pour refus de prélévement d'ADN - ont de toute évidence été orchestrés par la police pour instiller la peur chez ceux que l'envie prendrait de manifester leur mécontentement.

 

La dégradation de vitrines de Bouygues et du Credit Agricole, l'utilisation de fumigènes, à part leur côté spectaculaire, justifient-elles les provocations policières sans précédentes qui s'abattent depuis une semaine sur Poitiers ? Les agriculteurs en colère font bien pire en matière de saccage et de production de fumée, et personne ne trouve ça anormal.

C'est le spectre de l'"ultra-gauche" que nous servent actuellement les médias "Bouyguisés", jouets  complaisants du gouvernement et des élites capitalistes. L'affaire Tarnac ne semble pas les avoir rendus plus critiques, bien au contraire. Dans le cas de la manif du 12 octobre à Poitiers, on pourrait-même soupçonner l'utilisation par la police d'agents provocateurs déguisés en "black blocks", pratique de plus en plus courante et dénoncée, preuves à l'appui, par le Canard Enchaîné en juin dernier. 

Il est essentiel de montrer notre solidarité avec les interpellés de Poitiers, dont la plupart (comme par exemple Samuel, militant CNT local bien connu) ont été interpellés de façon complètement injustifiée. Et pour les soutenir, plusieurs sites poitevins : http://antirepression.unblog.fr/, http://www.indypoitiers.lautre.net/ et http://www.cnt86.ouvaton.org/article.php3?id_article=299 .Ne nous laissons pas intimider !

 

Pour terminer, voici deux communiqués de collectifs poitevins sur les événements récents.

 

Communiqué du collectif contre la prison de Vivonne

Nous , collectif contre la prison de vivonne, tenons à revenir sur les événements qui se sont déroulés lors de cette journée anti-carcérale du 10 octobre lancée à notre initiative. Avant toutes choses, il nous paraît important de rappeler à tous nos détracteurs que la manifestation n’était pas le centre de la journée. Nous invitons ainsi tout le monde à relire le programme de cette journée qui appelait outre la manifestation festive à des débats avec intervenants extérieurs sur des thèmes tels que le sécuritaire ou les luttes anticarcérales... ainsi qu’à des concerts le soir même. Par ailleurs les débats qui ont eu lieu avant la manifestation, contrairement au reste de la soirée qui a été annulé par les forces de l’ordre, montrera peut être par les apports qui en sortiront que la réflexion sur le sujet n’était pas exempt de la journée. Les déclarations de tous les “citoyens” et “journaleux” qui ont pris hâte de faire passer ce collectif comme un prétexte pour organiser une “émeute” et étant “une cellule d’ultra gauche” nous paraît donc d’une stupidité sans nom, d’un mensonge et d’une volonté politique des plus réactionnaires. Encore une fois nous assistons à l’utilisation d’outils médiatico-politique récurants ces derniers temps au même titre que les étiquettes “d’anarcho autonome” et “d’ultra gauche organisée”. Bien que solidaire de tous les interpellés et n’ayant aucun interêt à juger en bien ou en mal les actes commis, nous pouvons toutefois dire que les pratiques utilisées ne correspondaient pas à nos attentes et qu’un bilan de la stratégie politique emmanera de ces evenements. Nous rappelons que, bien qu’ayant appelé à cette manifestation, nous ne sommes en aucun cas responsable des actes qui y ont été commis. Mais parler d’une violence à sens unique nous paraît inexact en vue de la gestion policière qui a suivi la manifestation : occupation policière massive de tout le centre ville (mise en place d’un quasi “couvre-feu”), arrestations arbitraires, opération policière au numéro 23 de la porte de Paris (local culturel), où devait se dérouler la suite de la journée, digne d’une ère ancienne ... Le numéro 23, qui n’avait aucun lien avec les événements de la manifestation a ainsi vu une perquisition des plus violentes. Les personnes présentes ont ainsi subit diverses violences (coups de tonfas), humiliations (face contre terre les mains sur la tête) et contrôle abusif des identités (photos et question...) pendant près de 4h ! De plus les policiers présents ont volontairement dégradé le matériel sono loué ou prété pour l’occasion (estimation à plusieurs miliers d’euros) !!! Ainsi il nous semble que le moment n’est pas à la dénonciation mais bel et bien à la solidarité avec les militants inculpés !

Libération des manifestants en garde à vue !

Le collectif contre la prison de Vivonne.

 

 

Communiqué du

 Comité Poitevin Contre la Répression des Mouvements Sociaux

Ce samedi 17 octobre 2009 s’est tenu un rassemblement de soutien aux inculpé-e-s de la journée anti-carcérale du 10 octobre à Poitiers. Mille personnes ont défilé.

A la fin de ce rassemblement, nous avons eu l’occasion d’assister à une énième démonstration de force de la part des représentants de l’ordre. Malgré une ambiance des plus calmes, les forces de l’ordre ont procédé à trois interpellations, interpellations dont l’origine est une provocation policière.

Nous pouvons désormais vous informer de la libération des trois interpellés.
On a vu des policiers avec des flash-balls en position de tir tendu en direction de la foule, on a assisté à l'enfermement de cette manifestation dans le parc Blosssac où la manifestation était venue jusqu'au monument honorant la Résistance et ceux qui ont donné leurs vies quand il était minuit dans le siècle.

Poitiers devient-elle la ville où la police de Sarkozy expérimente les provocations les plus odieuses ? Le pouvoir veut-il interdire toutes le manifestations ? Les éléments les plus provocateurs de la police ont-ils tous les droits à Poitiers ? Existe-t-il un état d'urgence sur le point d'être décrété par le pouvoir en place ?

Ce lundi se tiendra un nouveau rassemblement de soutien aux inculpé-e-s du 10 octobre, à 17h30 Place d’Armes. Soyons nombreux et solidaires !

Une soirée de soutien est également organisée jeudi 22 octobre, à partir de 19h à la Maison de Quartier des 3 Cités, avec concert, repas et discussion.

Pour tout don solidaire pour soutenir tous les inculpés-condamnés-emprisonnés, adresser un chèque à l'ordre de « Acratie ». Adresse : Acratie (CAR) 86310 LA BUSSIERE. Mettre au dos du chèque : “solidarité Poitiers”.

Lundi 19 octobre : Rassemblement 17h30 Place d’Armes

Jeudi 22 octobre : Soirée de soutien, 19h Centre Socio-Culturel des Trois Cités, salle Place de France.

Venez nombreux et nombreuses !

Solidarité avec tou-te-s les inculpé-e-s

Rejoignez massivement le Comité Poitevin Contre la Répression des Mouvements Sociaux