vendredi 27 et samedi 28 mars à 20h30
Une semaine de péché
de Folke Fridell
traduit par Philippe Bouquet. Interprété par Patrice Connard
mise  en scène Abdellatif Baybay (création Pièces et Main d'oeuvre)
" L'ouvrier d'usine Konrad Johnson a décidé de s'accorder une semaine de congé.
Ce qu'il désire créer, avant tout lui-même. Une entreprise menée envers et contre tous."

entrée libre au chapeau
réservation au 02 43 76 65 82 ou Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
THEATRE DU PASSEUR
88, rue de la Rivière - Le Mans
à bientôt,
le Passeur.
 
(supplément : un texte envoyé par James Tanneau)
Folke FRIDELL : Une semaine de Péché—Plein Chant


    J'ai retrouvé dans mes archives un texte de Philippe Bouquet sur Fridelll qui retrouve une actualité avec la mise en scène d'une « semaine de péché »
    « Né en 1904, Folke Fridell représente la seconde génération de la littérature Prolétarienne Suédoise, celle de l'industrie, venue à la littérature après la deuxième guerre mondiale dans l'atomosphère angoissée et désabusée des années 40. Avec lui, nous sommes loin de l'optimisme-toujours réaliste et mesuré-de ses collégues des années 3O. Ceux-là avaient eu le sentiment de participer à l'immense entreprise de transformation de la société Suédoise qu'avait entreprise la social-démocratie et avaient pu raisonnablement penser que bien des espoirs pouvaient devenir réalités. Avec Fridell, il en va tout autrement. L'image qu'il nous donne du prolétariat est celle d'une humanité qui certes, mange à sa faim, mais qui est toujours aussi asservie. Sa revendication fondamentale est celle de la dignité, dans le travail aussi bien qu'en dehors de celui-ci. Or dans ses livres, l'ouvrier se sent déshumanisé par les méthodes de production qui font de lui un simple appendice de ces machines, qui un jour, le rendront même totalement superflu. Il est épié, surveillée, par les chronométreurs en blouse blanche qui sont là pour veiller à ce qu'il respecte les « normes » établies par de savant experts dans le silence de leur bureau.
    Il est réduit à effectuer toute sa vie le même geste, à serrer le même boulon ou à produire la même pièce, bref à ce que l'on a appelé par la suite le « travail en miettes ».
    Le thème fondamental de FRIDELL, est par conséquent, celui de la révolte. Une révolte un peu folle, comme celle de Konrad Johnson dans « Une semaine de Péché », parce qu'elle est désespérée et quasi-instinctive. C'est le dernier soubresaut d'un être qui étouffe et qui se sent  donc subitement le courage de défier le monde entier.
    Mais c'est sa seule chance de rester en vie. Il sait fort bien -autre signe des temps-que sa seule victoire résidera dans la défaite. C'est sans doute la raison pour laquelle il est « l'homme révolté » par excellence- bien que légèrement antérieur (1948) au livre de Camus, il illustre même la dimension « inhumaine de la révolte, qui soit se murer dans un égoisme forcené, se fermer à out pour rester elle-même et tenter de résiterà la récupération »(il en est des formes imparables comme on le verra dans ce livre).
    FRIDELL est un analyste particulièrement lucide de notre société. Ne prévoyait-il pas voilà quarante ans que le prolétariat serait plus sûrment ligoté par le « bien être », le crédit et la course à la consommation que par la répression, et que l'avenir serait marqué par un compromis entre « un capitalisme dépouillé de la doctrine libérale » et un socialisme sans justice sociale »(la deuxième guerre n'était pas encore terminée quand il écrivit ces lignes)? Anarcho-Syndicaliste convaincu ? Il a toujous clamé que la liberté ne pouvait être obtenue aux dépens de la dignité et s'est toujours intéressé de près au mouvement coopératif, dans lequel il a vu le seul moyen pour l'humanité de soritr du dilemme ci-dessus, même s'il n'a jamais été tendre pour les déviations mercantiles du mouvement.
    FRIDELL, un homme du XX ème siècle qui a des choses essentielles pour notre survie à nous dire.

                            Philippe BOUQUET


    Ce texte de Philippe Bouquet a été publié dans le bulletin « La Taupe Infos » sans doute en 1984.

    Edmond THOMAS, l'éditeur de Folke Fridell et de la revue « Plein Chant » fait partie de ces petits éditeurs de qualité que nous avons envie de défendre et de vous faire connaître, car loin de Paris les grands médias les ignorent. Ce que j'écrivais en 1984 est encore plus valable aujourd'hui.

    Pour en savoir plus sur l'association Anacoluthe et la revue l'Iresuthe :


ANACOLUTHE/L'IRESUTHE : 86, rue Voltaire -72 000 Le Mans

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Site internet : http://lanacoluthe.free.fr