C'est une grande semaine citoyenne et festive qui s'annonce au Mans : " la nouvelle prison sera inaugurée en grandes pompes, samedi matin, par le Premier ministre et la garde des Sceaux. François Fillon et Michèle Alliot-Marie sont annoncés à Coulaines, dans le courant de la matinée. L'administration pénitentiaire s'est vu remettre les clés de cette prison dernière génération de 400 places début septembre. Le transfert des prisonniers, qui viendront notamment des maisons d'arrêt du Mans et d'Alençon, avant leurs fermetures, interviendra en janvier." et puis le 26 Novembre, la Ville du Mans organise un débat sur la vidéo-surveillance à l'occasion de son conseil municipal et de l'oportunité financière du plan d'Alliot-Marie qui consiste à équiper massivement les villes de ces caméras. Parions que la lâcheté habituelle de la gauche locale aboutira à un "compromis" entre ambitions électoralistes et craintes d'une contestation plus radicale jettant du discrédit sur le vernis "progressiste" de la municipalité.
A ce propos, nous réitérons notre analyse : la réalité est perçue par le prisme déformant et partisan des manipulations de chiffres sur la délinquance. Un vrai diagnostic de la sûreté urbaine est nécessaire et certainement pas en plaçant sur le même plan des bastons de poivrots et des actes beaucoup plus graves contre lesquels les politiques se taisent. Enfin et surtout, la gauche se révèle d'une indigence complète quant à sa position sur la politique carcérale. Personne n'ose remettre en cause l'existence des prisons ou même commencer à en débattre alors que l'enfermement et la criminalisation du peuple est la réponse majeure du gouvernement et des capitalistes à la crise économique et sociale. Quand on ferme des usines, on ouvre de prisons. Nous reproduisons donc ci-dessous un texte publié en 2004 par la revue critique d'écologie politique à propros de "Surveiller et Punir" de Foucault, un des ouvrages théoriques majeurs sur l'incarcération.
Dernier point : que nos lecteurs flics ou réactionnaires se ne réjouissent pas trop vite. Nous ne sommes pas assez stupides pour aller manifester samedi matin contre la prison des Croisettes. Se faire cogner et expédier en villégiature et visite express dans la nouvelle prison ne sert à rien. Rejoindre les prisonniers politiques arrêtés à Poitiers, coupables de contestation de l'incarcération et c'est tout, n'a aucun intérêt. Le combat est idéologique et culturelle et c'est sur ce terrain que nous vaincrons.