La population active devait diminuer ! Elle augmentera !


On nous dit que le ratio actifs/retraités est passé de 3 à la fin des années 1970, autour de 2 aujourd’hui. Horrible  ! Et il va descendre à moins de 1,5 en 2050. Catastrophe ! De toutes les façons il faut bien se garder de croire sur parole ceux qui brandissent des arguments démographiques. Dans les années 2000, certains très savants nous jetaient à la figure l’inéluctable baisse de la population comme argument massue. Le taux de fécondité permettait d’annoncer un effondrement de la population active future. C’est le contraire qui se produit. Pourtant aucun de ces importants n’a cru bon de réviser ses chiffres et de présenter des excuses. Tous ces chiffres ne valaient rien parce que la fécondité finale des femmes n’était pas prise en compte. Autrement dit ces grands modernes et réalistes continuaient à mesurer le nombre d’enfant par femme au même âge que celui de la génération précédente de femmes, avant la pilule et le travail de masse des femmes ! Bravo les intellos de connivence ! Les femmes font tout simplement leurs enfants plus tard ! Les gros malins n’étaient pas au courant !

 

Le nombre de retraités devait augmenter, il baissera !

Et le nombre des retraités ? Autre tableau d’apocalypse ! Selon l’INSEE il devrait augmenter de près de 63 % entre 2006 et 2050. On passerait de 13 millions de retraités en 2007 à 21 millions en 2050 ! Ils finiraient par nous faire regretter de voir les gens ne pas mourir utilement à l’âge où leur présence ne pèse pas sur les comptes. Restons zen ! L’augmentation du nombre des retraités vient d’abord de l’arrivée à l’âge de la retraite de la génération du baby-boom, c’est-à-dire les personnes nées entre 1945 et 1975. Le papy boum ! Peut-on faire remarquer que cet effet est hélas nécessairement limité dans le temps ? Il faut bien mourir et personne n’y échappe.Donc suivez la bosse démographique dans le temps et vous verrez que pour finir la mort la dégonfle. Par contre, entre 2036 et 2040 commenceront à arriver à la retraite les classes " creuses ", enfants des baby boomers, conçus après l’arrivée de la pilule en France en 1974 ! Le nombre de nouveaux retraités diminuera alors fortement et d’un coup.

 

L’allongement de la durée de la vie ralentira.

Le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) de 2007 a quand même commencé à relativiser certaines déclarations péremptoires. Pour lui, " la mortalité baisserait moins, conduisant en 2050 à une espérance de vie à la naissance inférieur à celle des anciennes projections, de 2 ans pour les femmes et de 0,5 ans pour les hommes ". L’espérance de vie progresserait de 1,1 ans tous les 10 ans, soit 0,44 trimestres tous les ans. En 2050, il y aurait alors 650000 retraités de moins que dans les prévisions du début des années 2000.
Total, entre 2006 et 2050, la population en âge de travailler ne diminuerait pas de 4,1 millions comme annoncé par les affoleurs publics ! Elle resterait stable.

 Espérance de vie, et âge de la retraite : repère bidon !On nous dit :" l’âge de la retraite doit être relevé parce que l’espérance de vie augmente".Et ca passe comme si c’était la preuve d’un fait inéluctable.Pourquoi ? Quel rapport entre la durée de vie et l’obligation de travailler  ? Ca n’a jamais été le cas jusqu’à présent. Au contraire. C’est le phénomène inverse, qui s’est produit en continu depuis le 19ème siècle. L’âge de la retraite n’a cessé de baisser là où l’espérance de vie augmentait. En 1910, quand le droit à la retraite à 65 ans est affirmé pour la 1ère fois, l’espérance de vie est à peine de plus de 50 ans. En 1983, quand a été instaurée la retraite à 60 ans, l’espérance de vie approchait 75 ans ! Donc, baisse de population, augmentation du nombre de retraités, allongement de la durée de vie, les trois arguments massue du terrorisme intellectuel sont des réalités discutables et ont pour objectif de nous faire avaler une nouvelle régression sociale ! (pour lire notre tract précédent sur les contre- réformes depuis 1993, cliquez-ici).ASSEZ DE MENSONGES ET DE CATASTROPHISME !
ABROGATION DE TOUTES LES CONTRE-REFORMES DEPUIS 1993 !
ON NOUS VOLE QUAND ON TRAVAILLE !
ON NOUS VOLE QUAND ON EST AU CHOMAGE !
ON NOUS VOLE QUAND ON EST VIEUX !
Tous ensemble disons- leur : ça suffit !
LE CAPITALISME A LA RETRAITE !
En vérité où est le problème ? Comme d’habitude il contourne la question centrale de la vie en société : le partage des richesses produites !

Moins nombreux mais plus productifs

Les comparaisons des faiseurs de panique ne tiennent pas compte de la hausse de la productivité des actifs. Un actif de 1983 produisait bien moins de richesses qu’un actif de 2010 n’en crée à présent. Depuis 1983 et l’instauration de la retraite à 60 ans, la richesse créée par chaque actif a augmenté de 30 % en euros constants. Cela signifie que 2 actifs d’aujourd’hui produisent quasiment autant de richesses que 3 actifs de 1983. Le bon repère n’est donc pas la baisse du nombre d’actifs par retraité, mais la valeur de la richesse produite et l’affectation de son produit. Car de 1983 à aujourd’hui la part des retraites dans le PIB n’a augmenté que de deux points, passant de 10,3 % à 12,8 % du PIB. Et elle a donc augmenté moins vite que la productivité des actifs. Ce repère n’est pas cité par beaucoup de “spécialistes”. Tout se passe comme si la quantité de richesses produite dans le pays allait stagner. Alors il faudrait calculer à montant de richesse constant au cours des 40 prochaines années ! C’est absurde ! Dans les 40 années à venir, avec un taux de croissance moyen de 1,7 % par an, la richesse du pays passera à 3 400 milliards d’euros. Et il s’agit d’euros réels, constants, hors inflation. C’est une masse fantastique. Pour faire face à l’augmentation du nombre de retraités tout en annulant les réformes de la droite, il faudrait transvaser 6 % supplémentaire de la part du PIB pour le financement des retraites. Inutile de s’évanouir ! C’est pas la révolution !. En 2050, une fois financés les 204 milliards liés à ce transfert, il restera chaque année près de 1 200 milliards d’euros de richesse nouvelles créés ! ca laisse largement de quoi financer les augmentations de salaire direct !

 

Le partage des richesses, clef du financement

Le problème du financement des retraites se résume donc à un problème de partage de la richesse créée. Les gains de productivité ont été massivement captés par le capital alors qu’ils auraient dû contribuer à financer les retraites et à faire progresser les salaires. C’est la contraction de la masse salariale qui compromet le financement des retraites (v. notre tract précédent). Depuis 1982, les salaires ont perdu 8 à 10 points dans le partage de la richesse créée ! Si ces 10 points n’avaient pas été perdus par les salariés, on n’aurait aucun mal à financer aujourd’hui les retraites, compte tenu de la masse de cotisations supplémentaires que génèrerait une hausse de la masse salariale. De toute évidence, l’obstination a toujours faire des comptes pour le futur en oubliant l’augmentation de la richesse est une autre façon d’annoncer que cette richesse supplémentaire est destinée a devenir des profits plutôt que des salaires ou des pensions !

 

Le recul de l’âge de la retraite : inefficace et injuste !

Le recul de l’âge de la retraite par le report de l’âge légal du départ ou le relèvement de la durée de cotisations ne résout nullement le problème financier. Le COR a calculé en 2008 que le report de l’âge légal à 61,5 ans ne couvrirait que le tiers des besoins de financements supplémentaires en 2020 et à peine 9 % en 2050 ! Cette inefficacité, payée si cher par ceux qui souffrent en étant maintenu au travail, est confirmée par le bilan de la réforme Balladur de 1993. Quel est ce bilan sur lequel personne ne demande jamais aucun compte ? L’allongement de la durée de cotisations, de 37,5 à 40 annuités, n’a permis que 4 % des économies obtenues à la suite de cette réforme ! 4% ! Tout ça pour ça ! D’autant que la discontinuité de l’emploi, la masse des contrats aidés et des emplois partiels ont permis aux patrons d’économiser encore des cotisations servant à payer, entre autre, les retraites. Les économies faites ainsi par le patronat sur le dos des précaires ont eu une double conséquence : continuer de vider les caisses (casser la solidarité sociale) et priver les précaires de leur droit à la retraite (puisqu’ils ne cotiseront jamais suffisamment). Le passage des 10 aux 25 meilleures années représente 16 % de l’économie. 80 % de l’économie est venu de l’indexation des retraites sur les prix et non plus sur les salaires ! Ces chiffres permettent de mesurer la portée réelle de chacun des aspects de la saignée qui a été opérée par Balladur !
On mesure mieux aussi ce que valent les airs d’outrage au bon sens de ceux qui moquaient la revendication du maintien des 37,5 annuités de cotisation ! Le passage à 40 annuités n’a donc servi à (presque) rien pour l’équilibre des comptes mais il a massacré combien de gens ? Aujourd’hui, le gouvernement veut continuer dans cette voie et certains se précipitent déjà vers la table de négociations.

Il n’ y a rien à négocier !

Abrogation immédiate de toutes les contreréformes depuis 1993 ! C’est-à-dire tout de suite :


 Age du départ à la retraite à taux plein à 60 ans !

 

 Retour aux 37,5 annuités ! (Public/Privé)


 Indexation des pensions sur les salaires !


 Garantie d’un taux de remplacement de 75% du salaire (calcul sur la base des 6 meilleurs mois) !

  Pas de pension inférieure au SMIC !