Le yacht de SarkozyLa cause de la crise est vraiment très simple : depuis 20 ans, les patrons et les riches ont trop pressé le citron. Ils ont trop accaparé de richesses produites par les travailleurs et ont accumulé des profits tellements exorbitants qu'ils ne pouvaient plus les faire fructifier. 

 

Acte I : Les capitalistes sont contents

 

Alors que les salaires sont restés exactement au même niveau au cours des années 90 et 2000, la productivité a explosée au cours de la même période. En gros, les travailleurs produisent en une heure de travail beaucoup plus de produits qu'il y'a 20 ans mais sont payés pareils, voire moins.

 

Comme un bon dessin vaut mieux qu'un long discours, voici un graphique (merci INSEE) qui illustre parfaitement le propos.

 

 

 

Evolution comparée des profits des entreprises et des salaires en France de 1960 à 2007

 

 

Et encore un, qui montre l'évolution de la productivité moyenne par travailleur en France depuis 1890.

Evolution de la productivité par tête en France de 1890 à 2007

 Bien entendu, le même phénomène s'est produit dans tous les pays capitalistes. Voici un graphique pour les USA par exemple.

 

 

Evolution comparée de la productivité et des salaires aux USA de 1973 à 2004

 

 

 

Les années 1990 et 2000 représentent un vrai gavage pour les capitalistes industriels et financiers. Les salaires stagnent dans les pays occidentaux (grâce à la mise au pas des syndicats), l'ouverture de la Chine, de l'Inde et de la Russie permettent de délocaliser à tout va et enfin l'informatique accroît la productivité dans des proportions considérables... Ce tiercé gagnant va faire beaucoup d'heureux dans les bourses de New-York, Londres et Paris.

 

Si tu veux être heureux, nom de Dieu, deviens proprio !

 

Mais comme nous l'avons dit, trop de profits accaparés par une toute petite minorité de nantis va finir par créer des problèmes.  Tout ce fric en plus pour les capitalistes... Ils n'ont pas su quoi en faire, il y 'en avait trop pour être productif. Car, tout le monde le sait, l'argent n'est pas fait pour dormir mais pour faire des petits. Mais comment ? La population des pays émergeants est encore trop pauvre pour tout acheter, la population des pays "avancés" n'en a plus les moyens.

Ils ont donc décidé d'investir dans l'immobilier aux USA et en Europe. Idée géniale : on paye les salariés moins et en plus on leur prête de la tune ... qu'ils rembourseront sur 25 ans avec intêrets ! Ils ont prété l'argent en surplus aux pauvres pour qu'ils s'achètent une maison, au même moment où les salaires étaient en baisse.

Les travailleurs avaient moins d'argent, mais ils pouvaient se sentir riche. N'était-ce pas un moyen pour eux de réaliser le rêve de la promotion sociale par excellence : posséder un logement. Autre interêt de l'opération : en mettant un crédit long sur le dos de tous ces salariés, on était assuré que ceux-ci seraient moins enclins à revendiquer et à manifester. Faire grève ? Non merci ! J'ai encore 20 ans sur ma baraque à rembourser. Je peux pas me le permettre...

Pour acheter la paix sociale, les gouvernements ont donc poussé les banques à faire des prêts aux catégories les plus pauvres de la population. Ils ont fermé les yeux, et même carrément applaudi, quand les institutions financières ont commencé à inventer des montages ultra-compliqués pour cacher le fait qu'ils faisaient crédit à des gens dont la capacité à rembourser les emprunts était plus que douteuse. "Le capitalisme du XXIème siècle est vraiment génial !" aimaient-ils à répéter. "Il trouve de lui-même des moyens innovants de faire fructifier l'argent ! " 

 

Badaboum !!!

 

La conséquence était inévitable : lorsque les travailleurs n'ont pas pû rembourser leur crédit, une immense crise de valorisation du capital s'est déclenchée. Les grandes banques américaines et européennes ont perdus tout ce qu'elles avaient prêtés. En faillite, elles ont été sauvées par les différents états,  c'est à dire par les salariés payeurs d'impôts. Les gouvernements du G20 ont renfloué les banques à hauteur de "trillions" (milliers de milliards) de dollars. Des chiffres tellement pharaoniques qu'ils en deviennent incompréhensibles.

A partir de juillet 2008, crise financière. Plus personne ne prêtait d'argent car personne ne savait quelles banques étaient pourries. Le crédit était devenu trop risqué.

Comme dans toutes les crises économiques du capitalisme, la crise financière n'a pas tardé à s'étendre aux secteurs productifs de l'économie. Les industriels payent leurs salariés et les matières premières avant de fabriquer et de vendre leurs produits.  Elles ont besoin d'un flot continu de crédit pour pouvoir  fonctionner. Si le robinet s'arrête, il ne reste plus qu'à demander de l'aide au gouvernement et à licencier du personnel.

 

Crise et lutte des classes.

 

Les dominants ont volé une part toujours croissante des richesses produites par les travailleurs en réduisant leurs salaires tout en augementant la productivité. La surproduction a, comme on pouvait s'y attendre, débouché sur une crise.

La conséquence de la crise est que les riches vont devoir intensifier encore d'avantage le degré d'exploitation des travailleurs pour continuer à faire fructifier leur précieux capital chéri. Leur offensive est prête : ils parient sur le fait que les salaires vont baisser car les gens n'osent pas revendiquer, paralysés qu'ils sont par la peur du chômage. Encore des profits en perspective !

Les clowns qui nous gouvernent vont nous faire la morale, nous demander de ne pas manifester, ne pas occuper les usines, de nous serrer la ceinture.

Au-delà des déclarations fracassantes (et mensongères) de nos dirigeants politiques  sur un "nouveau capitalisme réglementé", n'oublions pas que le rôle de l'état a toujours été de permettre aux puissants de faire travailler les faibles à leur profit.

N'attendons donc rien des partis et organisons nous dès maintenant pour virer les patrons et créer une société libertaire, égalitaire et fraternelle. Face à nos chefs, gardons à l'esprit une vérité toute simple :

NOUS NE SOMMES PAS TOUS SUR LE MÊME BATEAU !